"Des paiements innovants pour favoriser la compétitivité et la croissance", tel était le thème de l'une des tables rondes organisée dans le cadre des Assises des moyens de paiement qui se déroulaient le 2 juin à Bercy. L'occasion de revenir sur les relations entre banques et fintechs...
Qu'est-ce qui explique la bonne position de la France dans la filière des moyens de paiement qui emploie 90.000 personnes ? questionne Christian Menanteau, journaliste RTL modérateur de la table ronde. Pour Thierry MILLET, vice-président du Paiement Mobile et NFC chez ORANGE, le succès du paiement mobile n'est pas instantané mais résulte d'un long processus; "On s'y est mis très tôt, notamment en Afrique où nous nous sommes lancés en 2008, avons connu un succès significatif en 2012. Sur le continent africain, 4,6 milliards de dollars ont été traités en volume en 2014, un quadruplement étant attendu pour 2018", explique-t-il. Il faut être parmi les pionniers, être dans le mouvement pour essayer de comprendre ce qui va se passer".
"Savoir si les fintechs constituent un risque ou une opportunité pour les banques est un débat dépassé. Il faut travailler davantage ensemble, en France comme à l'étranger", enchaîne Marc ESPAGNON, responsable des moyens de paiement chez BNP Paribas. "Vu d'une banque, on voit positivement les fintechs qui peuvent s'intégrer, pas forcément de façon concurrentielle. Il faut arriver à identifier celles que l'on va porter à un stade industriel".
En plus des fintechs, "La France dispose d'acteurs de taille mondiale (Ingenico, Obertur, Worldline,..)", rappelle Gilles GRAPINET, directeur général WORLDLINE, pour qui plusieurs paramètres expliquent la bonne place de la France dans les moyens de paiement : la présence de grandes banques qui ont joué un rôle clé d'investisseurs, l'existence de grands commerçants, une forte culture d'ingénierie et une régulation "intelligente". Pas question cependant de se reposer sur ses lauriers : beaucoup de ce paramètres sont en train d'évoluer, notamment en ce qui concerne la taille critique, la régulation, la confiance et la sécurité. "La protection des données, par exemple, est un énorme foyer d'investissements. Le secteur est en demande de standards avec un potentiel d'exportation à l'international pour amortir les investissements".
C'est là que les fintechs prennent toute leur importance, du fait notamment de "contraintes d'établissement moins lourdes", fait remarquer Jérôme TRAISNEL, PDG de la solution de paiement en ligne SLIMPAY, qui indique qu'il faut être à l'écoute du marché et des marchands, pas très satisfaits du fait de l'existence de nombreux blocages; Pourtant, grâce à la directive SEPA, qu'il qualifie de "GMS du paiement", la France dispose d'outils de paiement vraiment novateurs qui n'existent pas aux Etats-Unis.
"La France a un tissu de startups financières qui n'a rien à envier - si ce n'est la capacité de financement - à ses concurrents anglo-saxons", note pour sa part Cyril CHICHE, PDG de LYDIA, une application de paiement mobile qui qui vient de passer la barre des 100.000 utilisateurs. D'après lui, il faut se poser la question de la valeur ajoutée et regarder le marché avec l'œil de l'utilisateur, pas du prestataire. Un utilisateur qui plus que jamais a besoin de fluidité, de simplicité, d'un système dans lequel il peut accéder de manière sécurisée à son argent et en disposer comme bon lui semble, sans avoir à subir la complexité et 37 moyens de paiement différents à l'heure où tous les grands noms, de McDo à Starbucks , développent des applications de paiement mobiles. Et de conclure : "le sujet n'est pas la technologie, mais l'usage, l'usage et l'usage". "Le paiement n'est pas la finalité, c'est juste un moyen", confirme Gilles GRAPINET. Voilà qui est dit.
Les projets à venir...
Axelle LEMAIRE, secrétaire d’Etat chargée du Numérique, est venue conclure la séance. "Dans le domaine de la Fintech, la France a très clairement une carte à jouer". "Les citoyens sont prêts a adopter les nouveaux moyens de paiement à condition qu'on leur en montre l'utilité. Sur la partie paiement sans contact, un travail de pédagogie est à mener pour lever les craintes chez les consommateurs et les commerçants.
A ce sujet, les banques françaises ont annoncé de nouveaux engagements destinés à favoriser le développement de moyens de paiement innovants, efficaces et à moindre coût pour les commerçants.
Sur la base des travaux des Assises du 2 juin, une stratégie nationale des moyens de paiement sera élaborée d'ici l'automne, avec un calendrier d'action à court et moyen terme. L'objectif est de répondre aux besoins des utilisateurs (consommateurs et entreprises) et de développer la compétitivité et l'innovation du secteur bancaire et de la filière industrielle des paiements. Parmi les pistes à l'étude, le renforcement des formations supérieures dédiées aux moyens de paiement en partenariat avec les grandes écoles, la possibilité de payer via un nombre croissant d'objets connectés ou bien encore la création d'un incubateur dédié aux innovations dans les moyens de paiement. Affaires à suivre....
Liste des exposants présents aux Assises des moyens de paiement
Startups
Lyra Network / Payzen
Talk2Pay
Heoh
Leetchi
Slimpay
Flash N'Pay
Banques
BPCE (Wallet pour paiements de proximité, principalement B2B)
Société Générale (Paylib, Service de Paiement Mobile, SEPAmail)
Fédération bancaire française
Prestataires industriels
Natural Security
Ingenico Labs
Gemalto
Wordline
Autres
VISA
Mastercard
GIE CB
DGFIP
A télécharger :
Qu'est-ce qui explique la bonne position de la France dans la filière des moyens de paiement qui emploie 90.000 personnes ? questionne Christian Menanteau, journaliste RTL modérateur de la table ronde. Pour Thierry MILLET, vice-président du Paiement Mobile et NFC chez ORANGE, le succès du paiement mobile n'est pas instantané mais résulte d'un long processus; "On s'y est mis très tôt, notamment en Afrique où nous nous sommes lancés en 2008, avons connu un succès significatif en 2012. Sur le continent africain, 4,6 milliards de dollars ont été traités en volume en 2014, un quadruplement étant attendu pour 2018", explique-t-il. Il faut être parmi les pionniers, être dans le mouvement pour essayer de comprendre ce qui va se passer".
"Savoir si les fintechs constituent un risque ou une opportunité pour les banques est un débat dépassé. Il faut travailler davantage ensemble, en France comme à l'étranger", enchaîne Marc ESPAGNON, responsable des moyens de paiement chez BNP Paribas. "Vu d'une banque, on voit positivement les fintechs qui peuvent s'intégrer, pas forcément de façon concurrentielle. Il faut arriver à identifier celles que l'on va porter à un stade industriel".
En plus des fintechs, "La France dispose d'acteurs de taille mondiale (Ingenico, Obertur, Worldline,..)", rappelle Gilles GRAPINET, directeur général WORLDLINE, pour qui plusieurs paramètres expliquent la bonne place de la France dans les moyens de paiement : la présence de grandes banques qui ont joué un rôle clé d'investisseurs, l'existence de grands commerçants, une forte culture d'ingénierie et une régulation "intelligente". Pas question cependant de se reposer sur ses lauriers : beaucoup de ce paramètres sont en train d'évoluer, notamment en ce qui concerne la taille critique, la régulation, la confiance et la sécurité. "La protection des données, par exemple, est un énorme foyer d'investissements. Le secteur est en demande de standards avec un potentiel d'exportation à l'international pour amortir les investissements".
C'est là que les fintechs prennent toute leur importance, du fait notamment de "contraintes d'établissement moins lourdes", fait remarquer Jérôme TRAISNEL, PDG de la solution de paiement en ligne SLIMPAY, qui indique qu'il faut être à l'écoute du marché et des marchands, pas très satisfaits du fait de l'existence de nombreux blocages; Pourtant, grâce à la directive SEPA, qu'il qualifie de "GMS du paiement", la France dispose d'outils de paiement vraiment novateurs qui n'existent pas aux Etats-Unis.
"La France a un tissu de startups financières qui n'a rien à envier - si ce n'est la capacité de financement - à ses concurrents anglo-saxons", note pour sa part Cyril CHICHE, PDG de LYDIA, une application de paiement mobile qui qui vient de passer la barre des 100.000 utilisateurs. D'après lui, il faut se poser la question de la valeur ajoutée et regarder le marché avec l'œil de l'utilisateur, pas du prestataire. Un utilisateur qui plus que jamais a besoin de fluidité, de simplicité, d'un système dans lequel il peut accéder de manière sécurisée à son argent et en disposer comme bon lui semble, sans avoir à subir la complexité et 37 moyens de paiement différents à l'heure où tous les grands noms, de McDo à Starbucks , développent des applications de paiement mobiles. Et de conclure : "le sujet n'est pas la technologie, mais l'usage, l'usage et l'usage". "Le paiement n'est pas la finalité, c'est juste un moyen", confirme Gilles GRAPINET. Voilà qui est dit.
Les projets à venir...
Axelle LEMAIRE, secrétaire d’Etat chargée du Numérique, est venue conclure la séance. "Dans le domaine de la Fintech, la France a très clairement une carte à jouer". "Les citoyens sont prêts a adopter les nouveaux moyens de paiement à condition qu'on leur en montre l'utilité. Sur la partie paiement sans contact, un travail de pédagogie est à mener pour lever les craintes chez les consommateurs et les commerçants.
A ce sujet, les banques françaises ont annoncé de nouveaux engagements destinés à favoriser le développement de moyens de paiement innovants, efficaces et à moindre coût pour les commerçants.
Sur la base des travaux des Assises du 2 juin, une stratégie nationale des moyens de paiement sera élaborée d'ici l'automne, avec un calendrier d'action à court et moyen terme. L'objectif est de répondre aux besoins des utilisateurs (consommateurs et entreprises) et de développer la compétitivité et l'innovation du secteur bancaire et de la filière industrielle des paiements. Parmi les pistes à l'étude, le renforcement des formations supérieures dédiées aux moyens de paiement en partenariat avec les grandes écoles, la possibilité de payer via un nombre croissant d'objets connectés ou bien encore la création d'un incubateur dédié aux innovations dans les moyens de paiement. Affaires à suivre....
Liste des exposants présents aux Assises des moyens de paiement
Startups
Lyra Network / Payzen
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Banques
BPCE (Wallet pour paiements de proximité, principalement B2B)
Société Générale (Paylib, Service de Paiement Mobile, SEPAmail)
Fédération bancaire française
Prestataires industriels
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Ingenico Labs
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Autres
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Mastercard
GIE CB
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A télécharger :
Dossier de presse.pdf
(1.25 Mo)
Communiqué de presse.pdf (242.22 Ko)
Programme des Assises.pdf (156.03 Ko)
Intervention de Michel Sapin.pdf (222.29 Ko)
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