Paris La Défense, le 24 mars 2021 - Deloitte dévoile son 9e rapport annuel exposant les tendances du secteur de l’assurance. Après une année 2020 inédite marquée par la crise sanitaire, 2021 marquera-t-elle le début d’une nouvelle ère ?
Le secteur de l’assurance, défini par ses risques longs, ses évolutions lentes de ses canaux de distribution à la réglementation complexe, voit désormais ses fondamentaux bouleversés. Dans la période qui s’ouvre, les assureurs vont devoir s’adapter à un rythme de changements plus soutenu. Notre rapport Insurance Trends 2021 revient sur quatre changements clés qui vont transformer l’assurance au cours des prochaines années.
La bancassurance a connu une croissance importante de +4% de parts de marché en 10 ans, consolidant son emprise sur le marché vie. Notre étude a décelé quatre tendances de fond qui apparaissent simultanément.
De nouveaux acteurs qui peuvent être très divers, se positionnent sur le B2B2C : création de joint-venture avec des distributeurs traditionnels ou digitaux afin d’associer vente de produits de services et d’assurance, incubation de start-ups, création d’offres digitales au travers d’APIs et de plateformes. Cela engendre de nouvelles synergies comme par exemple du cross selling des produits d’assurance ou la mutualisation de coûts de distribution.
En 2020, le marché français de l’assurance a connu une accélération forte de sa transformation. Le marché connait des pressions inédites liées à de nouvelles attentes des assurés. Le digital a par exemple fait évoluer la façon dont les assurés veulent interagir avec leurs assureurs. Ce constat amène à une réflexion plus profonde de la transformation de l’appareil de production du secteur. Dans ce contexte, la tendance actuelle est la recherche d’une plus grande efficacité tout en veillant à maintenir un bon niveau de satisfaction auprès des clients.
Pour s’adapter à ces nouveaux défis, les assureurs ressentent avec plus d’insistance la nécessité d’intégrer les données et les technologies comme l’IA dans leur mode de fonctionnement.
La simplification représente une clé importante dans la quête d’une plus grande efficacité. Cette simplification doit être pensée pour les produits ainsi que pour les processus.
Dès lors, l’automatisation des processus devient centrale pour le secteur de l’assurance allant de pair avec une simplification des tâches et une optimisation des coûts. Les exigences actuelles du marché demeurent fortes et l’humain et l’intelligence artificielle ne peuvent mutuellement se remplacer. Par exemple, en gestion des sinistres, le Brookfield Institute a estimé que 81% des tâches seraient automatisables avec une probabilité de succès de 98%. Si des taux de réussite aussi importants n’existent pas sur le marché, c’est notamment parce que l’automatisation n’est pas encore vue dans une logique de coopération entre l’IA et le collaborateur : les règlements, l’accès à l’information ou la détection de fraude peuvent être des activités du processus totalement automatisables. La réponse à des sollicitations clients lors d’un sinistre traumatisant est du ressort de l’humain tandis que des activités peuvent voir la combinaison des deux comme la prévention de certains risques particuliers.
Notre étude révèle également que la donnée est désormais le nouvel or noir des assureurs. Son exploitation promet d’être une source d’optimisation importante. La donnée peut par exemple être utilisée pour créer des algorithmes à destination des clients, des équipes de distribution ou des équipes de gestion.
Enfin, l’exploitation des nouvelles technologies peut permettre la conquête de parts de marché. L’assurance est parfaitement compatible avec des évolutions technologiques. C’est le cas avec les outils de Cloud comme l’accès à des services en continu ou la sécurisation des données, de la 5G (voitures autonomes, télémédecine…) ou encore l’Internet des Objets (objets connectés, segmentation des primes …).
En synthèse, la transformation de ces derniers mois pousse l’appareil productif des assureurs vers deux tendances : d’une part, s’inspirer de pratiques simples et les mettre en œuvre sur l’ensemble de la chaine de valeur. D’autre part, réussir la combinaison homme/machine dans des cas d’usage porteurs de valeur pour le client et la compagnie.
Dans un contexte d’incertitudes et de réglementations croissantes (IFRS 17, révision Solvabilité II, Insurance Capital Standard), le secteur de l’assurance connait une accélération de sa transformation.
C’est le cas avec une optimisation du capital à travers la réassurance, le transfert de portefeuilles ou de fusions et acquisitions. C’est également le cas avec la prise en compte de risques majeurs comme les risques climatiques. La tendance est aussi au gel des produits à taux garantis au profit des produits d’épargne en unités de compte.
La tendance pour 2021 est également aux Fonds de Retraite Professionnelle Supplémentaire (FRPS) qui offrent un cadre plus favorable en termes d’exigences en capital. L’engouement pour les FRPS devrait croître en 2021.
La RSE est devenue ces dernières années de plus en plus incontournable pour les assureurs, notamment avec l’adoption de la loi Pacte en 2019 obligeant ces derniers à publier une déclaration de performance extra financière et à enclencher à un niveau européen une réflexion plus globale sur la standardisation du reporting RSE.
La présence des assureurs sur le volet RSE représente une forte attente de la part de leurs assurés, qui exigent un engagement tant lié aux produits et services proposés qu’aux valeurs communiquées. Cette dimension RSE constitue de nos jours un facteur de différenciation et de fidélisation de la clientèle, notamment dans le cadre d’un contexte sociétal en berne où la dimension RSE des assureurs peut amener à fédérer à nouveau les acteurs.
La crise liée à la Covid-19 a ainsi révélé l’engagement des assureurs à travers différentes actions comme la création de fonds à destination des personnes et industries sinistrées. Cet engagement se traduit également par la proposition de produits d’assurance s’orientant vers des offres vertes et responsables (épargne réorientée vers une économie décarbonée, politique tarifaire « verte » plus avantageuse pour les véhicules à source d’énergie renouvelable ou moins polluants, etc.). Enfin, de nombreux partenariats tendent à se créer afin de développer de nouveaux services extra assurantiels basés sur des valeurs durables.
Pour atteindre les objectifs fixés en termes de RSE, le secteur de l’assurance doit pouvoir miser sur « l’assurance durable ». Ces produits doivent être perçus comme un avantage concurrentiel à cibler. Ceci est possible en mettant en œuvre des stratégies d’innovation (produits et services) mais aussi de financement résilient face au changement climatique.
« Notre étude démontre ainsi que les gagnants dans le secteur de l’assurance seront ceux qui sauront fédérer en interne, articuler leur politique RSE avec les parties prenantes en considérant les défis liés à la relance économique postCovid-19, et positionner tôt leurs produits et services sur le marché. » conclut Eric Meistermann, associé Conseil, responsable du secteur Assurance chez Deloitte.
Le secteur de l’assurance, défini par ses risques longs, ses évolutions lentes de ses canaux de distribution à la réglementation complexe, voit désormais ses fondamentaux bouleversés. Dans la période qui s’ouvre, les assureurs vont devoir s’adapter à un rythme de changements plus soutenu. Notre rapport Insurance Trends 2021 revient sur quatre changements clés qui vont transformer l’assurance au cours des prochaines années.
Vers un développement de nouvelles formes de distribution d’assurances en B2B2C
La bancassurance a connu une croissance importante de +4% de parts de marché en 10 ans, consolidant son emprise sur le marché vie. Notre étude a décelé quatre tendances de fond qui apparaissent simultanément.
- 1. Les clients font évoluer leurs priorités vers une économie de l’usage. La tendance est même assez forte chez les jeunes générations qui sont demandeuses d’assurances complémentaires. Pour les produits High tech par exemple 18% des jeunes de 18 à 24 ans sont demandeurs de ce type d’assurances spécifiques, soit 10 points de plus que la moyenne des français (8%).
- 2. Les API et l’Intelligence Artificielle permettent de plus en plus de développer de nouveaux modèles de B2B2C qui offrent davantage de rapidité et de personnalisation.
- 3. Les produits d’assurances voient de nouveaux marchés s’ouvrir avec le développement des géants du numérique. Ces entreprises, en grandissant que ce soit dans leurs phases de génération de demande, d’achat, de paiement ou de logistique, développent des produits qu’il devient désormais possible d’assurer.
- 4. Les évolutions de la réglementation (RGPD, DSP2) sont créatrices de nouvelles opportunités autour de la question du traitement des données. Les clients sont demandeurs de solutions pour accéder à la donnée. Construire des services élaborés à partir des données constitue aussi une opportunité pour le secteur de l’assurance. C’est le cas d’agrégateur de comptes, rôle de coach ou de coffre-fort digital par exemple.
De nouveaux acteurs qui peuvent être très divers, se positionnent sur le B2B2C : création de joint-venture avec des distributeurs traditionnels ou digitaux afin d’associer vente de produits de services et d’assurance, incubation de start-ups, création d’offres digitales au travers d’APIs et de plateformes. Cela engendre de nouvelles synergies comme par exemple du cross selling des produits d’assurance ou la mutualisation de coûts de distribution.
Une transformation de la production
En 2020, le marché français de l’assurance a connu une accélération forte de sa transformation. Le marché connait des pressions inédites liées à de nouvelles attentes des assurés. Le digital a par exemple fait évoluer la façon dont les assurés veulent interagir avec leurs assureurs. Ce constat amène à une réflexion plus profonde de la transformation de l’appareil de production du secteur. Dans ce contexte, la tendance actuelle est la recherche d’une plus grande efficacité tout en veillant à maintenir un bon niveau de satisfaction auprès des clients.
Pour s’adapter à ces nouveaux défis, les assureurs ressentent avec plus d’insistance la nécessité d’intégrer les données et les technologies comme l’IA dans leur mode de fonctionnement.
La simplification représente une clé importante dans la quête d’une plus grande efficacité. Cette simplification doit être pensée pour les produits ainsi que pour les processus.
Dès lors, l’automatisation des processus devient centrale pour le secteur de l’assurance allant de pair avec une simplification des tâches et une optimisation des coûts. Les exigences actuelles du marché demeurent fortes et l’humain et l’intelligence artificielle ne peuvent mutuellement se remplacer. Par exemple, en gestion des sinistres, le Brookfield Institute a estimé que 81% des tâches seraient automatisables avec une probabilité de succès de 98%. Si des taux de réussite aussi importants n’existent pas sur le marché, c’est notamment parce que l’automatisation n’est pas encore vue dans une logique de coopération entre l’IA et le collaborateur : les règlements, l’accès à l’information ou la détection de fraude peuvent être des activités du processus totalement automatisables. La réponse à des sollicitations clients lors d’un sinistre traumatisant est du ressort de l’humain tandis que des activités peuvent voir la combinaison des deux comme la prévention de certains risques particuliers.
Notre étude révèle également que la donnée est désormais le nouvel or noir des assureurs. Son exploitation promet d’être une source d’optimisation importante. La donnée peut par exemple être utilisée pour créer des algorithmes à destination des clients, des équipes de distribution ou des équipes de gestion.
Enfin, l’exploitation des nouvelles technologies peut permettre la conquête de parts de marché. L’assurance est parfaitement compatible avec des évolutions technologiques. C’est le cas avec les outils de Cloud comme l’accès à des services en continu ou la sécurisation des données, de la 5G (voitures autonomes, télémédecine…) ou encore l’Internet des Objets (objets connectés, segmentation des primes …).
En synthèse, la transformation de ces derniers mois pousse l’appareil productif des assureurs vers deux tendances : d’une part, s’inspirer de pratiques simples et les mettre en œuvre sur l’ensemble de la chaine de valeur. D’autre part, réussir la combinaison homme/machine dans des cas d’usage porteurs de valeur pour le client et la compagnie.
De nouvelles règlementations
Dans un contexte d’incertitudes et de réglementations croissantes (IFRS 17, révision Solvabilité II, Insurance Capital Standard), le secteur de l’assurance connait une accélération de sa transformation.
C’est le cas avec une optimisation du capital à travers la réassurance, le transfert de portefeuilles ou de fusions et acquisitions. C’est également le cas avec la prise en compte de risques majeurs comme les risques climatiques. La tendance est aussi au gel des produits à taux garantis au profit des produits d’épargne en unités de compte.
La tendance pour 2021 est également aux Fonds de Retraite Professionnelle Supplémentaire (FRPS) qui offrent un cadre plus favorable en termes d’exigences en capital. L’engouement pour les FRPS devrait croître en 2021.
Quelles stratégies adopter pour le déploiement de la RSE en assurance ?
La RSE est devenue ces dernières années de plus en plus incontournable pour les assureurs, notamment avec l’adoption de la loi Pacte en 2019 obligeant ces derniers à publier une déclaration de performance extra financière et à enclencher à un niveau européen une réflexion plus globale sur la standardisation du reporting RSE.
La présence des assureurs sur le volet RSE représente une forte attente de la part de leurs assurés, qui exigent un engagement tant lié aux produits et services proposés qu’aux valeurs communiquées. Cette dimension RSE constitue de nos jours un facteur de différenciation et de fidélisation de la clientèle, notamment dans le cadre d’un contexte sociétal en berne où la dimension RSE des assureurs peut amener à fédérer à nouveau les acteurs.
La crise liée à la Covid-19 a ainsi révélé l’engagement des assureurs à travers différentes actions comme la création de fonds à destination des personnes et industries sinistrées. Cet engagement se traduit également par la proposition de produits d’assurance s’orientant vers des offres vertes et responsables (épargne réorientée vers une économie décarbonée, politique tarifaire « verte » plus avantageuse pour les véhicules à source d’énergie renouvelable ou moins polluants, etc.). Enfin, de nombreux partenariats tendent à se créer afin de développer de nouveaux services extra assurantiels basés sur des valeurs durables.
Pour atteindre les objectifs fixés en termes de RSE, le secteur de l’assurance doit pouvoir miser sur « l’assurance durable ». Ces produits doivent être perçus comme un avantage concurrentiel à cibler. Ceci est possible en mettant en œuvre des stratégies d’innovation (produits et services) mais aussi de financement résilient face au changement climatique.
« Notre étude démontre ainsi que les gagnants dans le secteur de l’assurance seront ceux qui sauront fédérer en interne, articuler leur politique RSE avec les parties prenantes en considérant les défis liés à la relance économique postCovid-19, et positionner tôt leurs produits et services sur le marché. » conclut Eric Meistermann, associé Conseil, responsable du secteur Assurance chez Deloitte.