C’est ce que montre la dernière étude du cabinet d’audit et de conseil PwC, intitulée « Blockchain: an opportunity for energy producers and consumers? », réalisée pour le compte de l’Association des Consommateurs de la Région de Rhénanie. Les experts de PwC ont analysé, à l’international, les applications potentielles de la blockchain dans l’énergie (certaines déjà en phase d’expérimentation), mais aussi les opportunités et les obstacles à sa mise en œuvre en tant que levier d’accélération de la décentralisation du système énergétique.
Le développement d’un système d’énergie décentralisé est au cœur de la transition énergétique, et les « consomm’acteurs », qui consomment directement l’électricité qu’ils produisent, sont appelés à se développer. Au-delà de l’autoconsommation individuelle, la technologie blockchain est un outil favorisant l’autoconsommation collective. Avec cette technologie, les consomm’acteurs pourraient plus facilement vendre sans l’intermédiaire de tiers leur électricité directement à un autre consommateur.
Cette idée n’a plus rien d’un scénario de science-fiction : pour la première fois en avril 2016, à New York, une électricité produite de façon décentralisée a été directement vendue entre voisins par le biais d’un système de blockchain. En France, un consortium regroupant Bouygues Immobilier, Microsoft et deux startups de la blockchain devrait tester, en 2017 au cœur du quartier de Lyon Confluence, un démonstrateur permettant d’échanger de l’énergie entre appartements d’un même immeuble.
Une technologie arrivée à un certain niveau de maturité dans le secteur financier
La technologie blockchain a fait son apparition dans le secteur des services financiers depuis quelques années déjà. Sa fonctionnalité principale est le stockage décentralisé et le cryptage de données de transactions dans une longue chaîne de blocs de données. Aussi, les transactions se réalisent désormais en « peer-to-peer », sans passer par une instance centrale (bourses, plateformes de trading, banques ou autre intermédiaire).
La réalisation d'une transaction avec la technologie Blockchain
Cette technologie permet de diminuer les coûts, d’accélérer la vitesse de réalisation des transactions, et de rendre le système plus flexible. De nouvelles possibilités émergent avec la combinaison de programmes autonomes, les « smart contracts », permettant d’ajouter de l’intelligence à la blockchain et d’opérer de manière automatisée des processus prédéfinis. Ces « smart contracts » (ou contrats intelligents) peuvent opérer des règles définies au niveau individuel, telles que des spécifications relatives aux volumes, qualités et prix, et permettant la rencontre autonome entre fournisseur et demandeur.
La monnaie virtuelle Bitcoin en est la première application et la plus aboutie à ce jour. Créée en 2009, ses utilisateurs peuvent changer cette crypto-monnaie sans passer par l’intermédiaire d’une banque. Ils évitent ainsi les frais traditionnellement associés aux opérations bancaires. Un écosystème d’entreprises ayant recours à cette monnaie virtuelle, et donc à la technologie blockchain sous-jacente, s’est formée autour de Bitcoin. De nouvelles applications dans le secteur financier font actuellement l’objet de développements et de tests par un grand nombre de grandes banques et de Fintechs.
Encore au stade du concept mais déjà en expérimentation, la blockchain présente de nombreuses opportunités dans le secteur de l’énergie
L’étude de PwC montre que les applications possibles dans le secteur de l’énergie sont nombreuses et prometteuses.
La blockchain devrait en premier lieu permettre l’échange direct d’électricité en « peer-to-peer ».
Selon Pascale Jean, associée responsable du secteur Energie chez PwC : « La blockchain est un levier technologique pour le développement de consommateurs et de producteurs individuels dans une logique de système électrique décentralisé. Cette technologie permettrait aux “consomm’acteurs” – ces ménages qui produisent de l’énergie via des installations renouvelables (panneaux solaires par exemple) et la consomment simultanément – d’acheter et de vendre directement à un tiers cette énergie produite. »
Outre la fourniture directe d’énergie, d’autres applications sont envisagées et font l’objet d’études : la mise en place d’un système de facturation automatisé, le relevé, le décompte et l’archivage automatisés. On peut aussi imaginer des systèmes capables de documenter l’état des installations, des compteurs intelligents ou des installations photovoltaïques par exemple. Grâce à l’enregistrement décentralisé et non manipulable des données des transactions, la gestion décentralisée au plus près des acteurs, et la tenue de registres des certificats d’authenticité pour l’électricité verte ou des attestations de quotas d’émissions de CO2, sont également envisagées.
Enfin, la blockchain devrait permettre de lever l’un des plus gros obstacles à la généralisation de la mobilité électrique, grâce à la mise en place d’un modèle de facturation simple. La technologie blockchain permet d’envisager un modèle par lequel le conducteur garerait son véhicule – le temps d’un achat en magasin, par exemple –, la voiture se connectant automatiquement sur la borne et étant rechargée dans cet intervalle. Dès que le conducteur quitterait la place de stationnement, la borne de recharge calculerait automatiquement l’électricité fournie via la technologie blockchain.
Des obstacles restent à surmonter pour voir les applications de la blockchain s’imposer dans l’énergie
Quoi qu’il en soit, un grand nombre de questions d’ordre réglementaire, opérationnel et économique restent encore en suspens. Les experts de PwC soulignent que, dans un réseau transactionnel de type blockchain, il convient de déterminer qui est l’opérateur de points de mesure, qui détient un agrément en tant que fournisseur d’électricité et qui est responsable d’équilibre. Par ailleurs, un système de transactions d’énergie reposant sur la blockchain soulève des problèmes en termes de responsabilité, notamment vis-à-vis du périmètre d’équilibre.
Une autre question centrale concerne les enjeux relatifs à la sécurité des applications blockchain : comme pour tout système complexe manipulant des données et opérant sur des réseaux, celles-ci sont exposées à des cyberattaques ou à des défaillances techniques.
Source : PWC
Téléchargez l'étude :
Le développement d’un système d’énergie décentralisé est au cœur de la transition énergétique, et les « consomm’acteurs », qui consomment directement l’électricité qu’ils produisent, sont appelés à se développer. Au-delà de l’autoconsommation individuelle, la technologie blockchain est un outil favorisant l’autoconsommation collective. Avec cette technologie, les consomm’acteurs pourraient plus facilement vendre sans l’intermédiaire de tiers leur électricité directement à un autre consommateur.
Cette idée n’a plus rien d’un scénario de science-fiction : pour la première fois en avril 2016, à New York, une électricité produite de façon décentralisée a été directement vendue entre voisins par le biais d’un système de blockchain. En France, un consortium regroupant Bouygues Immobilier, Microsoft et deux startups de la blockchain devrait tester, en 2017 au cœur du quartier de Lyon Confluence, un démonstrateur permettant d’échanger de l’énergie entre appartements d’un même immeuble.
Une technologie arrivée à un certain niveau de maturité dans le secteur financier
La technologie blockchain a fait son apparition dans le secteur des services financiers depuis quelques années déjà. Sa fonctionnalité principale est le stockage décentralisé et le cryptage de données de transactions dans une longue chaîne de blocs de données. Aussi, les transactions se réalisent désormais en « peer-to-peer », sans passer par une instance centrale (bourses, plateformes de trading, banques ou autre intermédiaire).
La réalisation d'une transaction avec la technologie Blockchain
Cette technologie permet de diminuer les coûts, d’accélérer la vitesse de réalisation des transactions, et de rendre le système plus flexible. De nouvelles possibilités émergent avec la combinaison de programmes autonomes, les « smart contracts », permettant d’ajouter de l’intelligence à la blockchain et d’opérer de manière automatisée des processus prédéfinis. Ces « smart contracts » (ou contrats intelligents) peuvent opérer des règles définies au niveau individuel, telles que des spécifications relatives aux volumes, qualités et prix, et permettant la rencontre autonome entre fournisseur et demandeur.
La monnaie virtuelle Bitcoin en est la première application et la plus aboutie à ce jour. Créée en 2009, ses utilisateurs peuvent changer cette crypto-monnaie sans passer par l’intermédiaire d’une banque. Ils évitent ainsi les frais traditionnellement associés aux opérations bancaires. Un écosystème d’entreprises ayant recours à cette monnaie virtuelle, et donc à la technologie blockchain sous-jacente, s’est formée autour de Bitcoin. De nouvelles applications dans le secteur financier font actuellement l’objet de développements et de tests par un grand nombre de grandes banques et de Fintechs.
Encore au stade du concept mais déjà en expérimentation, la blockchain présente de nombreuses opportunités dans le secteur de l’énergie
L’étude de PwC montre que les applications possibles dans le secteur de l’énergie sont nombreuses et prometteuses.
La blockchain devrait en premier lieu permettre l’échange direct d’électricité en « peer-to-peer ».
Selon Pascale Jean, associée responsable du secteur Energie chez PwC : « La blockchain est un levier technologique pour le développement de consommateurs et de producteurs individuels dans une logique de système électrique décentralisé. Cette technologie permettrait aux “consomm’acteurs” – ces ménages qui produisent de l’énergie via des installations renouvelables (panneaux solaires par exemple) et la consomment simultanément – d’acheter et de vendre directement à un tiers cette énergie produite. »
Outre la fourniture directe d’énergie, d’autres applications sont envisagées et font l’objet d’études : la mise en place d’un système de facturation automatisé, le relevé, le décompte et l’archivage automatisés. On peut aussi imaginer des systèmes capables de documenter l’état des installations, des compteurs intelligents ou des installations photovoltaïques par exemple. Grâce à l’enregistrement décentralisé et non manipulable des données des transactions, la gestion décentralisée au plus près des acteurs, et la tenue de registres des certificats d’authenticité pour l’électricité verte ou des attestations de quotas d’émissions de CO2, sont également envisagées.
Enfin, la blockchain devrait permettre de lever l’un des plus gros obstacles à la généralisation de la mobilité électrique, grâce à la mise en place d’un modèle de facturation simple. La technologie blockchain permet d’envisager un modèle par lequel le conducteur garerait son véhicule – le temps d’un achat en magasin, par exemple –, la voiture se connectant automatiquement sur la borne et étant rechargée dans cet intervalle. Dès que le conducteur quitterait la place de stationnement, la borne de recharge calculerait automatiquement l’électricité fournie via la technologie blockchain.
Des obstacles restent à surmonter pour voir les applications de la blockchain s’imposer dans l’énergie
Quoi qu’il en soit, un grand nombre de questions d’ordre réglementaire, opérationnel et économique restent encore en suspens. Les experts de PwC soulignent que, dans un réseau transactionnel de type blockchain, il convient de déterminer qui est l’opérateur de points de mesure, qui détient un agrément en tant que fournisseur d’électricité et qui est responsable d’équilibre. Par ailleurs, un système de transactions d’énergie reposant sur la blockchain soulève des problèmes en termes de responsabilité, notamment vis-à-vis du périmètre d’équilibre.
Une autre question centrale concerne les enjeux relatifs à la sécurité des applications blockchain : comme pour tout système complexe manipulant des données et opérant sur des réseaux, celles-ci sont exposées à des cyberattaques ou à des défaillances techniques.
Source : PWC
Téléchargez l'étude :