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2022, l’année de tous les dangers !

Bilan de l'année par Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l'analyse de marchés chez eToro


2022, l’année de tous les dangers !
2022 restera dans les annales. À bien des égards, l’année a marqué un virage retentissant sur les plans économique, monétaire et géopolitique.

Une inflation historique

En effet, après plusieurs décennies d’inflation plus ou moins maîtrisée, cette dernière s’est envolée à des plus hauts niveaux depuis quarante ans. Aux États-Unis, elle a atteint des pics à 9,1 %, en zone euro à 10,9 %, et a même culminé à 11,1 % au Royaume-Uni.

Pour combattre cette inflation, les banques centrales ont abandonné leur politique de taux bas pratiquée depuis 2014. Ces mêmes banques centrales ont sorti l’artillerie lourde, procédant à des resserrements monétaires, d’une rapidité et d’une ampleur jamais atteintes depuis leur création. La Fed a ainsi porté ses taux directeurs de 1 % en mars à 4,5 % en décembre, les augmentant sept fois de suite : du jamais-vu ! La BCE les a, quant à elle, augmentés de 0 à 2,5 %.

De la guerre en Ukraine à la crise énergétique

L’autre virage marquant de 2022 a bien évidemment été le déclenchement, en février, d’un conflit armé aux portes de l’Europe. La guerre en Ukraine a, entre autres, provoqué une véritable onde de choc dans le secteur de l’armement. L’intervention militaire de la Russie a en effet engendré une sensible augmentation des budgets alloués à la défense dans la plupart des pays européens. En Bourse, les sociétés du secteur surperforment largement leurs indices de référence, à l’instar de Dassault Aviation et de Thalès qui ont grimpé de plus de 60 %.

Autre conséquence directe de la guerre en Ukraine, la flambée des prix de l’énergie. En première ligne, le gaz russe dont les exportations ont été interrompues alors qu’il représentait plus de 40 % des importations de gaz en Europe, son prix ayant ainsi plus que doublé durant l’année. Le pétrole a aussi connu une poussée jusqu’à 125 dollars le baril et devrait rester à des niveaux élevés. En Bourse, les valeurs énergétiques en ont profité. Le Stoxx 600 Oil&Gas a progressé de 28 % cette année, là où les indices traditionnels ont baissé entre 10 et 30 % !

Les gagnants (et les perdants) de 2022

En revanche, le grand perdant de l’année est sans nul doute le secteur technologique, matérialisé par son indice de référence le Nasdaq qui est en chute libre de 30 %. En tenant compte de ses principales composantes, les dégâts sont considérables : Apple -25 % ; Google -35 % ; Amazon -47 % ; Tesla -57 % et Meta -66 %... Après leur envolée boursière des dernières années, le retour sur Terre a été brutal. Il faut toutefois rappeler que l’euphorie des dernières années a permis au Nasdaq de progresser si fortement qu’il reste encore en hausse de 80 % depuis le 1er janvier 2019 !

Sur les devises, le grand gagnant est le dollar américain avec des gains annuels s'établissant entre 8 à 15 % face à l’euro et la livre sterling. Valeur refuge par excellence, le dollar a aussi profité de la forte remontée des taux d’intérêt de la Fed, pour tenter de faire face au retour de l’inflation.

De nouvelles perspectives pour 2023 ?

Après cette année inédite, quelles sont les perspectives pour 2023 ? Une question qui revient chaque année à la même période, et à laquelle le conditionnel doit être utilisé pour répondre. Je soutiendrais qu’une question demeure centrale : jusqu'où la remontée des taux d’intérêts va-t-elle se prolonger ? Bien que le consensus estime que le taux terminal n’est plus très loin, cela dépendra de nombreux facteurs, notamment du comportement de l'inflation, de la sévérité de la récession, du niveau des profits des entreprises et de l’évolution de la guerre en Ukraine.

En effet, les derniers indicateurs nous montrent que l’inflation est en train de ralentir et que la récession pourrait être plus “légère” qu’anticipée selon J.P Morgan. En revanche, la croissance des bénéfices des entreprises pourrait être nulle voire négative car la consommation va rester sous pression et les entreprises vont avoir des difficultés pour passer de nouvelles hausses de prix quand les volumes baisseront. Totalement acyclique, le secteur de la santé devrait être épargné par le risque de profit warning.

Un des drivers pourrait aussi être le réveil de la Chine, après deux années de sous-performance. En effet, si l’assouplissement des restrictions s’avérait durable, cela pourrait constituer une thématique géographique intéressante pour 2023.

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Vendredi 23 Décembre 2022



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