Fintech : trois clés pour de bonnes RP

Les fintechs connaissent une croissance rapide, soutenue par un écosystème en pleine expansion. En France, selon le panorama 2024 réalisé par France Fintech et BpiFrance, les 1145 fintechs (+ 20 % en un an) dont 12 licornes, représentent plus de 50 000 emplois qualifiés. Autre bonne nouvelle : malgré un sérieux trou d’air (-67%) dans les financements en 2023, les premiers mois de l’année 2024 semblent montrer une reprise qui devra être confirmée.

Dans cet environnement de plus en plus concurrentiel, les fintechs doivent continuellement innover et accroître leur visibilité pour se différencier. Il ne suffit pas d'avoir un excellent produit, il faut aussi une solide stratégie de communication. C’est là que les relations presse s’avèrent un levier essentiel.

Les RP offrent un moyen efficace de renforcer sa notoriété, d'améliorer sa crédibilité et de se démarquer auprès des investisseurs, partenaires et clients. Un article bien positionné dans la presse spécialisée ou une couverture médiatique favorable peut faire la différence, notamment lors de phases critiques comme les levées de fonds ou les lancements de nouveaux produits.

De mon expérience, je tire trois éléments propres au secteur des fintechs, caractérisé par la tension entre innovation et protection, pour des relations médias réussies.

Expliquer : les fintechs opèrent souvent sur des sujets techniques et difficiles à appréhender, qu’elles s’adressent à une cible B2B ou B2C. L’enjeu : arriver à valoriser l’innovation et ses bénéfices sans tomber dans le jargon technique et financier, afin de faciliter la compréhension de son public cible - qui sera forcément moins spécialiste que vous. Dès lors, il est important de présenter votre proposition de valeur à partir de l’usage qui en est fait : à quoi sert le service, comment est-il utilisé, à quelle problématique ou quelle réglementation répond-il, quels sont les résultats ? Des études de cas bien construites s’avèrent des outils très parlants.

Rassurer : lorsqu’on parle de gérer l’argent des clients, ou d’aider des banques à respecter la réglementation, la réassurance est cruciale. Vouloir renverser la table ne sert à rien, et sera même plutôt contreproductif. Il faut à l’inverse démontrer et rappeler en permanence comment l’argent est en sécurité dans les circuits proposés, comment la fintech est un partenaire sûr pour aider la banque à respecter ses obligations de compliance. Autre point de vigilance dans un secteur qui brasse beaucoup de données personnelles : comment est protégée la confidentialité des datas.

Elaborer : produire des études et des contenus exclusifs permet de mettre en perspective. Que veulent les clients, quelles sont les tendances en cours et prévisibles, que nous apprennent les différences d’un pays à l’autre ? Publier des études de marché, des sondages, des baromètres, des indices, des tribunes ou des avis d’experts qui se focalisent sur ces questions permet aux fintechs de se positionner comme des leaders d’opinion. Ces contenus originaux doivent répondre à un triple objectif : servir l’entreprise et son développement commercial, être « éditorialisables », c’est-à-dire susceptibles d’attirer l’attention des journalistes et des analystes, et renforcer la crédibilité de l’entreprise.

Last but not least, bien choisir son partenaire si on décide d’externaliser auprès d’une agence. Une stratégie PR bien conçue et bien exécutée peut représenter un atout décisif pour les fintechs. Non seulement elle renforce leurs visibilité et légitimité, mais elle contribue aussi à attirer des investisseurs, à nouer des partenariats et à fidéliser les clients. Un vecteur indispensable de croissance pour les fintechs cherchant à s'imposer sur le marché financier.

Catherine Kablé, Managing Partner de Kablé Communication