Quelle est la cible de ce fonds ?
Il y a deux groupes. Tout d’abord, les start-up toutes jeunes, qui parviennent au stade qu’on appelle « produit viable minimum » ou « prêt au marché ».Ces premiers développements se font en interne. Ça a été notre démarche avec Yolt, Payconiq et Twyp.
Ensuite, il y a les entreprises mûres, celles qui ont déjà un produit viable, dégagent un chiffre d’affaires et disposent de technologies éprouvées capables d’aider ING à accélérer, améliorer et faire baisser les coûts de la mise en œuvre de sa stratégie « Think Forward ». On compte notamment WeLab, Fintonic et Kabbage. Nous avons l’intention de nous appuyer sur leurs technologies et leur flexibilité.
Que leur proposez-vous ?
Plus de 36 millions de clients, une marque et une culture d’innovation fortes, une présence dans le monde entier, des employés dotés d’un savoir-faire technique de haut niveau et, bien sûr, les moyens financiers d’alimenter leurs ambitions en matière de croissance. Nous avons beau ne pas être aussi rapides que les fintechs, nos 51 000 employés cumulent une expérience et des connaissances incomparables. Nous leur proposons une connexion plus rapide et un véritable partenariat qui ne se limite pas à l’investissement, mais met l’accent sur un apport mutuel de valeur stratégique.
À quel point est-il difficile pour les fintechs de faire financer leurs idées ?
Tout dépend du stade auquel elles se trouvent. Il y a pléthore de fintechs, alors aux tout premiers stades, c’est les amis, la famille et les inconscients ! Le plus facile, c’est bien souvent de trouver les premiers 100 000 ou 150 000 euros. Par la suite, il faut faire ses preuves. C’est là que les difficultés commencent.
« C’est la suite logique de notre démarche. Nous avons 115 partenariats en cours, avec des participations au capital d’une vingtaine d’entre eux. »
Une fois que le succès est au rendez-vous, trouver de l’argent devient bien plus facile. Parfois, les investisseurs en capital-risque se battent même pour les places. La relation est changeante. Mais à mon avis, il n’y a pas que l’argent qui intéresse les fintechs. Elles cherchent une marque, des connaissances sur le secteur bancaire, une capacité de distribution et la possibilité de passer à grande échelle rapidement. C’est exactement ce que nous leur proposons.
À part cela, qu’est-ce qu’ING apporte de plus par rapport à un investisseur ordinaire ?
Prenons l’exemple de Kabbage. Un investisseur en capital-risque aura beau amener une valise pleine de millions, il sera bien incapable de proposer la même chose que nous : le test et la mise en œuvre en environnement bancaire, en tenant compte de la réglementation et de toutes les exigences de conformité.
À long terme, quel bénéfice ING retire-t-il de ce fonds ?
L’objectif ultime est de créer de la valeur stratégique pour l’entreprise. Améliorer et accélérer l’expérience client tout en réduisant son coût. Autrement dit, accéder aux clients plus vite, mieux et à moindres frais. Cumuler toutes ces améliorations lorsque nous faisons notre entrée dans un nouvel environnement. Améliorer notre fonctionnement, le rendre plus rapide et moins cher. Évidemment, nous comptons bien sur la rentabilité de nos investissements, mais contrairement aux purs investisseurs en capital-risque, nous nous intéressons surtout à la valeur créée par le développement stratégique.
Appliquez-vous les mêmes critères à tous les investissements en entreprise, ou est-ce que vous faites des paris comme au casino ?
Sur le plan financier, nous avons fermement l’intention d’obtenir des retours comparables à ceux des investisseurs en capital-risque. Mais ce n’est pas tout. À mon sens, nous constituons une sorte de fonds de recherche et de développement dont on aura besoin pour devenir une ”entreprise technologique avec licence bancaire”. Dans le secteur des technologies, les entreprises investissent 10, 15, voire même 20 % de leur chiffre d’affaires en recherche et développement. La situation est similaire chez les sociétés pharmaceutiques, et elles ne demandent pas aux chercheurs s’ils vont produire des bénéfices le lendemain matin. C’est un état d’esprit différent qu’il nous reste à apprendre. Un véritable tournant culturel. Il s’agit de voir loin devant soi, en portant un regard différent sur le dossier de rentabilité auquel nous sommes habitués.
Jusqu’à présent, votre stratégie consistait surtout à établir des partenariats avec les fintechs. Aujourd’hui, vous lancez un fonds de placement. Pourquoi ce revirement ?
Je ne qualifierai pas ça de revirement. En fait, c’est la suite logique de notre démarche. Nous avons 115 partenariats en cours, avec des participations au capital d’une vingtaine d’entre eux. Par ailleurs, nous avons mis fin à 25 partenariats. Le fonds vise donc à disposer de plus de moyens et d’une gouvernance plus efficace pour pouvoir réagir rapidement.
En finançant uniquement les fintechs, est-ce qu’on ne risque pas de laisser passer les idées les plus révolutionnaires ?
Bonne question. Notre rôle, c’est d’aider ING à mettre en œuvre sa stratégie d’innovation, qui repose sur trois piliers : révolution des activités centrales (infrastructure, produits et services), extrabancaire et développement des plates-formes. Voilà nos priorités au moment d’investir. À l’horizon le plus lointain, nous étudions aussi des modèles commerciaux qui n’existent pas encore. Vous seriez surpris de découvrir nos idées ! Imaginez des investissements dans l’intelligence artificielle ou les chaînes de blocs, comme avec le consortium R3. Dans ces domaines, nous savons qu’il va se passer des choses importantes. Comme nous ne savons pas quoi précisément, nous devons parier sur plusieurs options pour garder un certain contrôle sur notre avenir, et ne pas le remettre complètement entre les mains des autres.
Combien d’investissements supplémentaires devraient être réalisés au cours des cinq prochaines années ?
Au moins 20 à 30, en vue de finir avec un portefeuille de 40 à 50 investissements. La diversification est sans conteste importante, mais ce sont les domaines d’activité qui comptent le plus. On ne peut pas se permettre de tout investir dans les moyens de paiements ou les solutions de fonds de roulement. Il y a beaucoup d’autres domaines qui sont essentiels à notre stratégie : ouvertures de crédit, marchés financiers, gestion des données, assurances, produits d’investissements, etc. Par ailleurs, le fonds ne se limite pas au Retail Banking ou au Wholesale Banking. Il est destiné à la banque dans sa totalité. Nous voulons également aider les risques, la finance et les RH à se réinventer pour fonctionner mieux, plus vite et à moindres frais.
Admettons que je sois une fintech intéressée, qui devrais-je contacter ?
Moi ! Ou n’importe quel autre membre de notre équipe.
Source : ING Newsroom
Il y a deux groupes. Tout d’abord, les start-up toutes jeunes, qui parviennent au stade qu’on appelle « produit viable minimum » ou « prêt au marché ».Ces premiers développements se font en interne. Ça a été notre démarche avec Yolt, Payconiq et Twyp.
Ensuite, il y a les entreprises mûres, celles qui ont déjà un produit viable, dégagent un chiffre d’affaires et disposent de technologies éprouvées capables d’aider ING à accélérer, améliorer et faire baisser les coûts de la mise en œuvre de sa stratégie « Think Forward ». On compte notamment WeLab, Fintonic et Kabbage. Nous avons l’intention de nous appuyer sur leurs technologies et leur flexibilité.
Que leur proposez-vous ?
Plus de 36 millions de clients, une marque et une culture d’innovation fortes, une présence dans le monde entier, des employés dotés d’un savoir-faire technique de haut niveau et, bien sûr, les moyens financiers d’alimenter leurs ambitions en matière de croissance. Nous avons beau ne pas être aussi rapides que les fintechs, nos 51 000 employés cumulent une expérience et des connaissances incomparables. Nous leur proposons une connexion plus rapide et un véritable partenariat qui ne se limite pas à l’investissement, mais met l’accent sur un apport mutuel de valeur stratégique.
À quel point est-il difficile pour les fintechs de faire financer leurs idées ?
Tout dépend du stade auquel elles se trouvent. Il y a pléthore de fintechs, alors aux tout premiers stades, c’est les amis, la famille et les inconscients ! Le plus facile, c’est bien souvent de trouver les premiers 100 000 ou 150 000 euros. Par la suite, il faut faire ses preuves. C’est là que les difficultés commencent.
« C’est la suite logique de notre démarche. Nous avons 115 partenariats en cours, avec des participations au capital d’une vingtaine d’entre eux. »
Une fois que le succès est au rendez-vous, trouver de l’argent devient bien plus facile. Parfois, les investisseurs en capital-risque se battent même pour les places. La relation est changeante. Mais à mon avis, il n’y a pas que l’argent qui intéresse les fintechs. Elles cherchent une marque, des connaissances sur le secteur bancaire, une capacité de distribution et la possibilité de passer à grande échelle rapidement. C’est exactement ce que nous leur proposons.
À part cela, qu’est-ce qu’ING apporte de plus par rapport à un investisseur ordinaire ?
Prenons l’exemple de Kabbage. Un investisseur en capital-risque aura beau amener une valise pleine de millions, il sera bien incapable de proposer la même chose que nous : le test et la mise en œuvre en environnement bancaire, en tenant compte de la réglementation et de toutes les exigences de conformité.
À long terme, quel bénéfice ING retire-t-il de ce fonds ?
L’objectif ultime est de créer de la valeur stratégique pour l’entreprise. Améliorer et accélérer l’expérience client tout en réduisant son coût. Autrement dit, accéder aux clients plus vite, mieux et à moindres frais. Cumuler toutes ces améliorations lorsque nous faisons notre entrée dans un nouvel environnement. Améliorer notre fonctionnement, le rendre plus rapide et moins cher. Évidemment, nous comptons bien sur la rentabilité de nos investissements, mais contrairement aux purs investisseurs en capital-risque, nous nous intéressons surtout à la valeur créée par le développement stratégique.
Appliquez-vous les mêmes critères à tous les investissements en entreprise, ou est-ce que vous faites des paris comme au casino ?
Sur le plan financier, nous avons fermement l’intention d’obtenir des retours comparables à ceux des investisseurs en capital-risque. Mais ce n’est pas tout. À mon sens, nous constituons une sorte de fonds de recherche et de développement dont on aura besoin pour devenir une ”entreprise technologique avec licence bancaire”. Dans le secteur des technologies, les entreprises investissent 10, 15, voire même 20 % de leur chiffre d’affaires en recherche et développement. La situation est similaire chez les sociétés pharmaceutiques, et elles ne demandent pas aux chercheurs s’ils vont produire des bénéfices le lendemain matin. C’est un état d’esprit différent qu’il nous reste à apprendre. Un véritable tournant culturel. Il s’agit de voir loin devant soi, en portant un regard différent sur le dossier de rentabilité auquel nous sommes habitués.
Jusqu’à présent, votre stratégie consistait surtout à établir des partenariats avec les fintechs. Aujourd’hui, vous lancez un fonds de placement. Pourquoi ce revirement ?
Je ne qualifierai pas ça de revirement. En fait, c’est la suite logique de notre démarche. Nous avons 115 partenariats en cours, avec des participations au capital d’une vingtaine d’entre eux. Par ailleurs, nous avons mis fin à 25 partenariats. Le fonds vise donc à disposer de plus de moyens et d’une gouvernance plus efficace pour pouvoir réagir rapidement.
En finançant uniquement les fintechs, est-ce qu’on ne risque pas de laisser passer les idées les plus révolutionnaires ?
Bonne question. Notre rôle, c’est d’aider ING à mettre en œuvre sa stratégie d’innovation, qui repose sur trois piliers : révolution des activités centrales (infrastructure, produits et services), extrabancaire et développement des plates-formes. Voilà nos priorités au moment d’investir. À l’horizon le plus lointain, nous étudions aussi des modèles commerciaux qui n’existent pas encore. Vous seriez surpris de découvrir nos idées ! Imaginez des investissements dans l’intelligence artificielle ou les chaînes de blocs, comme avec le consortium R3. Dans ces domaines, nous savons qu’il va se passer des choses importantes. Comme nous ne savons pas quoi précisément, nous devons parier sur plusieurs options pour garder un certain contrôle sur notre avenir, et ne pas le remettre complètement entre les mains des autres.
Combien d’investissements supplémentaires devraient être réalisés au cours des cinq prochaines années ?
Au moins 20 à 30, en vue de finir avec un portefeuille de 40 à 50 investissements. La diversification est sans conteste importante, mais ce sont les domaines d’activité qui comptent le plus. On ne peut pas se permettre de tout investir dans les moyens de paiements ou les solutions de fonds de roulement. Il y a beaucoup d’autres domaines qui sont essentiels à notre stratégie : ouvertures de crédit, marchés financiers, gestion des données, assurances, produits d’investissements, etc. Par ailleurs, le fonds ne se limite pas au Retail Banking ou au Wholesale Banking. Il est destiné à la banque dans sa totalité. Nous voulons également aider les risques, la finance et les RH à se réinventer pour fonctionner mieux, plus vite et à moindres frais.
Admettons que je sois une fintech intéressée, qui devrais-je contacter ?
Moi ! Ou n’importe quel autre membre de notre équipe.
Source : ING Newsroom