Tout comme en 2020, l’année 2021 a amené avec elle son lot de difficultés et de succès. À l'approche de 2022 et à l’aube d’une reprise post-COVID-19, nous ne pourrions être plus enthousiastes quant aux opportunités dont pourrait bénéficier le secteur. Mais que nous réservent exactement ces prochains mois ? Et, plus précisément, quelles sont les principales tendances qui façonneront la banque et la fintech de demain ? Voici 5 grandes tendances à suivre, en Europe, pour bien appréhender 2022.
Fintech et produits financiers seront spécialisés en 2022, et c’est une bonne chose
Déjà en 2020, le secteur était convaincu que la finance embarquée serait largement plébiscitée l’année suivante. Et c’est peu dire ! Au cours des 12 derniers mois, la finance embarquée, aussi appelée embedded finance, est devenue LA tendance du secteur de la fintech. De plus en plus de marques (non financières) ont cherché à intégrer des services de paiements et de prêts, des services d'assurance et même des services de gestion de patrimoine, au sein de leurs parcours client. Nous n’avons, cependant, fait qu’effleurer les perspectives qu’offre la finance embarquée - alors même qu’une profonde mutation est en marche.
À mesure que la finance embarquée se généralise et que les technologies alimentées par l'IA parviennent de mieux en mieux à comprendre les besoins des clients, des produits et offres hautement personnalisés - et donc plus pertinents pour les consommateurs - pourront leur être proposés au bon moment et via le canal le plus opportun, que ce soit au moment de régler leurs achats en ligne ou sur les réseaux sociaux.
À y réfléchir, la finance embarquée et son développement marqueront beaucoup plus largement le secteur de la fintech : en agissant comme des fournisseurs de services bancaires, les fintechs (de type Banking as a Service ou BaaS) se spécialiseront, se concentreront sur des éléments précis de la pile technologique et utiliseront des API pour répondre aux besoins individuels des clients. En plus de proposer de la valeur, cette approche facilitera la collaboration entre les acteurs du secteur - et donc l’innovation, en réduisant coûts et complexité réglementaire. Les barrières à l’entrée ainsi abaissées, les entreprises pourront se concentrer sur la création de nouvelles solutions innovantes sans se soucier de leur mise en œuvre technique - qu’elles laisseront donc aux experts.
Les prêts deviendront plus pratiques et plus transparents
Si la finance embarquée était l'une des principales tendances fintech de 2021, le Buy-Now-Pay-Later (BNPL) en était la tête de gondole. Même si cette tendance avait déjà pris racine en 2020, nous étions loin de nous douter qu’elle se développerait si rapidement ces derniers mois (+118 % de croissance pour les acteurs européens sur les douze derniers mois). La raison de ce succès ? Alors que les prêts étaient traditionnellement accompagnés de nombreuses procédures lourdes, la BNPL les a rendus plus faciles d'accès, plus flexibles et plus pratiques pour les clients.
Mais les commerçants ne sont pas en reste. Pour les partenaires des fournisseurs de services BNPL, les prêts sont également faciles à enregistrer et à émettre, principalement car il ne leur est pas nécessaire de posséder leur propre agrément bancaire. Cette simplicité, ajoutée aux avantages procurés par les services d'achat immédiat et de paiement différé, participe à l’augmentation de la taille du panier moyen et à la fidélisation des clients. Le proposer systématiquement à la caisse est donc devenu une évidence.
En 2022, cette tendance ne devrait aller qu’en s’intensifiant. Alors qu’ils seront plus pratiques, plus transparents et plus facilement contractables, la prochaine étape du développement des prêts portera sur leur communication. Les clients auront ainsi une vision plus claire des conditions et méthodes de remboursements, et pourront prendre facilement contact avec l’entreprise en cas de doutes et questionnements. Fini les appels, les courriers et les allers-retours bureaucratiques.
De nouvelles opportunités pourraient également se présenter pour les acteurs B2B, en particulier pour les indépendants et les PMEs. Effectivement, beaucoup de petites structures en plein essor existent aujourd’hui en France, et nombreuses sont celles à disposer d’idées de niche à fort potentiel. Malheureusement, les PMEs ont été jusque-là négligées à cause des risques qui leurs sont généralement associés - en partie à cause de la crise sanitaire. Maintenant que des secteurs, comme celui du retail, ont été complètement bouleversés, l'innovation en matière de prêts aux entreprises semble désormais être indispensable.
A l'ère du numérique, les banques traditionnelles devront prendre l’expérience client au sérieux
En 2021, le principal enjeu des banques traditionnelles fut de « joindre le geste à la parole » en matière de digitalisation. Au cours des douze derniers mois, les banques ont redoublé d’efforts et ont élevé au rang de priorité le déploiement/l'amélioration de leurs services de banque connectée. Elles ont d’ailleurs effectué des progrès notables en matière d’adoption de l’Open Banking.
Mais si l'accès numérique aux services bancaires s’est considérablement amélioré, de nombreuses applications restent à la traine lorsque l’on parle d'expérience utilisateur. L’expérience doit être fluide pour le client, quelle que soit l’étape où il se trouve.
À cet égard, le service client n'est pas le seul domaine sur lequel les acteurs historiques peuvent s’améliorer. Les produits financiers doivent en effet être recontextualisés et davantage personnalisés. Mais au-delà de simplement créer des services personnalisés pour les différents verticaux, il s'agit avant tout - et surtout, d’offrir plus de contrôle aux clients. Des solutions plus interactives, par exemple, sont un bon moyen de les engager et de les fidéliser.
Être davantage « customer centric » est l’enjeu que les acteurs historiques devront absolument relever en 2022, tandis que tenter de conquérir des marchés de niches mal desservis représentera de fabuleuses nouvelles opportunités.
Les nouvelles banques numériques devront particulièrement investir dans les technologies de conformité
La lutte contre la fraude est un autre sujet difficile pour les établissements historiques. Rien qu'au cours du premier semestre 2021, les tentatives de fraudes numériques ont augmenté de 150 % au niveau mondial ; les cybercriminels cherchant à exploiter les vulnérabilités engendrées par la rapide campagne de digitalisation, menée en écho de la pandémie de COVID-19. En 2022 comme sur les prochaines années, l’IA jouera un rôle essentiel dans la diminution du nombre de fraude et la protection des données financières. En criblant rapidement d’énormes quantités de données, elle pourra aider au repérage de modèles comportementaux suspects et invisibles à l’œil nu. Elle fera alors une énorme différence lorsqu'il s'agira de détecter les fraudes et leurs activités connexes.
L’utilisation de l’IA sera également incontournable lorsqu'il s'agira de trouver un équilibre entre le désir des clients de vivre des expériences numériques simples, et transparentes, et la conformité réglementaire. Car il est vrai, agir vite ne peut se faire au détriment des obligations légales et normes réglementaires. Les entreprises de services financiers ont donc besoin d'outils qui peuvent être adaptés à la croissance de leur clientèle. Mais, cela dit, adopter systématiquement la technologie pour automatiser les processus peut être dangereux ; surtout quand elle entrave l’identification des risques de fraudes. Alors certes, la technologie est utile, mais elle doit néanmoins être utilisée avec justesse.
Les crypto-monnaies aideront les banques à cibler de nouveaux marchés
Si 2020 a été une grande année pour la crypto-monnaie, 2021 n’a pas été en reste : Coinbase, l’une des principales places d’échange de crypto-monnaies a particulièrement réussi son entrée en bourse en avril dernier et Amazon, le géant du retail, a annoncé qu’il développerait une stratégie blockchain permettant ainsi à leurs clients d’utiliser cette monnaie sur le site.
Mais impossible de parler de 2021 sans évoquer les NFT. En février 2021, plus de NFT ont été échangés en 24 heures que pendant l’intégralité de l'année 2020.
Au-delà de faire tourner des têtes, ces chiffres montrent bien que, désormais, la crypto-monnaie est devenue grand public. Aujourd’hui, chacun peut négocier des NFT sans aucune connaissance sur la crypto-monnaie ou encore la blockchain, et cela n’est pas vraiment une bonne chose. Utiliser une technologie sans réellement la comprendre peut parfois s’avérer risqué.
En plus de ses cas d’utilisation courants, la blockchain va réellement se transformer. Elle reprendra, dans un futur proche, son essence, et sera pleinement considérée comme une couche technologique qui facilite d'autres cas d'utilisation. Alors, qu'est-ce que cela signifie pour l'avenir ? Comment la crypto-monnaie et la technologie blockchain vont-elles impacter la finance en 2022 ? Les banques - et les services financiers en général - finiront par devenir un sous-ensemble d'un écosystème plus vaste fonctionnant sur la blockchain, ce qui entrainera des changements considérables, tant pour les clients que pour les banques elles-mêmes. Du point de vue des clients, la blockchain est immuable, à l'abri de la censure et démocratique. L’accès aux services financiers sera alors plus équitable. Côté banques, plus la blockchain s’étendra - à d’autres secteurs et domaines, plus les institutions de confiance seront dépositaires. En s'engageant à remplir ce rôle, les banques pourront alors aller au-delà des services financiers et atteindre de nouveaux marchés.
Quid de 2022 ?
En 2022, le secteur des services financiers devra relever de nombreux défis : qu'il s'agisse d'intensifier la lutte contre la fraude, d'améliorer l'expérience client ou de trouver sa place dans un monde de plus en plus décentralisé. Mais aussi décourageants que ces défis puissent paraître, ils s'accompagneront incontestablement de nouvelles opportunités. Comme le dit l’adage, « premier arrivé, premier servi ». Alors, êtes-vous prêt à tirer le meilleur parti de ce que 2022 vous réserve ?
Fintech et produits financiers seront spécialisés en 2022, et c’est une bonne chose
Déjà en 2020, le secteur était convaincu que la finance embarquée serait largement plébiscitée l’année suivante. Et c’est peu dire ! Au cours des 12 derniers mois, la finance embarquée, aussi appelée embedded finance, est devenue LA tendance du secteur de la fintech. De plus en plus de marques (non financières) ont cherché à intégrer des services de paiements et de prêts, des services d'assurance et même des services de gestion de patrimoine, au sein de leurs parcours client. Nous n’avons, cependant, fait qu’effleurer les perspectives qu’offre la finance embarquée - alors même qu’une profonde mutation est en marche.
À mesure que la finance embarquée se généralise et que les technologies alimentées par l'IA parviennent de mieux en mieux à comprendre les besoins des clients, des produits et offres hautement personnalisés - et donc plus pertinents pour les consommateurs - pourront leur être proposés au bon moment et via le canal le plus opportun, que ce soit au moment de régler leurs achats en ligne ou sur les réseaux sociaux.
À y réfléchir, la finance embarquée et son développement marqueront beaucoup plus largement le secteur de la fintech : en agissant comme des fournisseurs de services bancaires, les fintechs (de type Banking as a Service ou BaaS) se spécialiseront, se concentreront sur des éléments précis de la pile technologique et utiliseront des API pour répondre aux besoins individuels des clients. En plus de proposer de la valeur, cette approche facilitera la collaboration entre les acteurs du secteur - et donc l’innovation, en réduisant coûts et complexité réglementaire. Les barrières à l’entrée ainsi abaissées, les entreprises pourront se concentrer sur la création de nouvelles solutions innovantes sans se soucier de leur mise en œuvre technique - qu’elles laisseront donc aux experts.
Les prêts deviendront plus pratiques et plus transparents
Si la finance embarquée était l'une des principales tendances fintech de 2021, le Buy-Now-Pay-Later (BNPL) en était la tête de gondole. Même si cette tendance avait déjà pris racine en 2020, nous étions loin de nous douter qu’elle se développerait si rapidement ces derniers mois (+118 % de croissance pour les acteurs européens sur les douze derniers mois). La raison de ce succès ? Alors que les prêts étaient traditionnellement accompagnés de nombreuses procédures lourdes, la BNPL les a rendus plus faciles d'accès, plus flexibles et plus pratiques pour les clients.
Mais les commerçants ne sont pas en reste. Pour les partenaires des fournisseurs de services BNPL, les prêts sont également faciles à enregistrer et à émettre, principalement car il ne leur est pas nécessaire de posséder leur propre agrément bancaire. Cette simplicité, ajoutée aux avantages procurés par les services d'achat immédiat et de paiement différé, participe à l’augmentation de la taille du panier moyen et à la fidélisation des clients. Le proposer systématiquement à la caisse est donc devenu une évidence.
En 2022, cette tendance ne devrait aller qu’en s’intensifiant. Alors qu’ils seront plus pratiques, plus transparents et plus facilement contractables, la prochaine étape du développement des prêts portera sur leur communication. Les clients auront ainsi une vision plus claire des conditions et méthodes de remboursements, et pourront prendre facilement contact avec l’entreprise en cas de doutes et questionnements. Fini les appels, les courriers et les allers-retours bureaucratiques.
De nouvelles opportunités pourraient également se présenter pour les acteurs B2B, en particulier pour les indépendants et les PMEs. Effectivement, beaucoup de petites structures en plein essor existent aujourd’hui en France, et nombreuses sont celles à disposer d’idées de niche à fort potentiel. Malheureusement, les PMEs ont été jusque-là négligées à cause des risques qui leurs sont généralement associés - en partie à cause de la crise sanitaire. Maintenant que des secteurs, comme celui du retail, ont été complètement bouleversés, l'innovation en matière de prêts aux entreprises semble désormais être indispensable.
A l'ère du numérique, les banques traditionnelles devront prendre l’expérience client au sérieux
En 2021, le principal enjeu des banques traditionnelles fut de « joindre le geste à la parole » en matière de digitalisation. Au cours des douze derniers mois, les banques ont redoublé d’efforts et ont élevé au rang de priorité le déploiement/l'amélioration de leurs services de banque connectée. Elles ont d’ailleurs effectué des progrès notables en matière d’adoption de l’Open Banking.
Mais si l'accès numérique aux services bancaires s’est considérablement amélioré, de nombreuses applications restent à la traine lorsque l’on parle d'expérience utilisateur. L’expérience doit être fluide pour le client, quelle que soit l’étape où il se trouve.
À cet égard, le service client n'est pas le seul domaine sur lequel les acteurs historiques peuvent s’améliorer. Les produits financiers doivent en effet être recontextualisés et davantage personnalisés. Mais au-delà de simplement créer des services personnalisés pour les différents verticaux, il s'agit avant tout - et surtout, d’offrir plus de contrôle aux clients. Des solutions plus interactives, par exemple, sont un bon moyen de les engager et de les fidéliser.
Être davantage « customer centric » est l’enjeu que les acteurs historiques devront absolument relever en 2022, tandis que tenter de conquérir des marchés de niches mal desservis représentera de fabuleuses nouvelles opportunités.
Les nouvelles banques numériques devront particulièrement investir dans les technologies de conformité
La lutte contre la fraude est un autre sujet difficile pour les établissements historiques. Rien qu'au cours du premier semestre 2021, les tentatives de fraudes numériques ont augmenté de 150 % au niveau mondial ; les cybercriminels cherchant à exploiter les vulnérabilités engendrées par la rapide campagne de digitalisation, menée en écho de la pandémie de COVID-19. En 2022 comme sur les prochaines années, l’IA jouera un rôle essentiel dans la diminution du nombre de fraude et la protection des données financières. En criblant rapidement d’énormes quantités de données, elle pourra aider au repérage de modèles comportementaux suspects et invisibles à l’œil nu. Elle fera alors une énorme différence lorsqu'il s'agira de détecter les fraudes et leurs activités connexes.
L’utilisation de l’IA sera également incontournable lorsqu'il s'agira de trouver un équilibre entre le désir des clients de vivre des expériences numériques simples, et transparentes, et la conformité réglementaire. Car il est vrai, agir vite ne peut se faire au détriment des obligations légales et normes réglementaires. Les entreprises de services financiers ont donc besoin d'outils qui peuvent être adaptés à la croissance de leur clientèle. Mais, cela dit, adopter systématiquement la technologie pour automatiser les processus peut être dangereux ; surtout quand elle entrave l’identification des risques de fraudes. Alors certes, la technologie est utile, mais elle doit néanmoins être utilisée avec justesse.
Les crypto-monnaies aideront les banques à cibler de nouveaux marchés
Si 2020 a été une grande année pour la crypto-monnaie, 2021 n’a pas été en reste : Coinbase, l’une des principales places d’échange de crypto-monnaies a particulièrement réussi son entrée en bourse en avril dernier et Amazon, le géant du retail, a annoncé qu’il développerait une stratégie blockchain permettant ainsi à leurs clients d’utiliser cette monnaie sur le site.
Mais impossible de parler de 2021 sans évoquer les NFT. En février 2021, plus de NFT ont été échangés en 24 heures que pendant l’intégralité de l'année 2020.
Au-delà de faire tourner des têtes, ces chiffres montrent bien que, désormais, la crypto-monnaie est devenue grand public. Aujourd’hui, chacun peut négocier des NFT sans aucune connaissance sur la crypto-monnaie ou encore la blockchain, et cela n’est pas vraiment une bonne chose. Utiliser une technologie sans réellement la comprendre peut parfois s’avérer risqué.
En plus de ses cas d’utilisation courants, la blockchain va réellement se transformer. Elle reprendra, dans un futur proche, son essence, et sera pleinement considérée comme une couche technologique qui facilite d'autres cas d'utilisation. Alors, qu'est-ce que cela signifie pour l'avenir ? Comment la crypto-monnaie et la technologie blockchain vont-elles impacter la finance en 2022 ? Les banques - et les services financiers en général - finiront par devenir un sous-ensemble d'un écosystème plus vaste fonctionnant sur la blockchain, ce qui entrainera des changements considérables, tant pour les clients que pour les banques elles-mêmes. Du point de vue des clients, la blockchain est immuable, à l'abri de la censure et démocratique. L’accès aux services financiers sera alors plus équitable. Côté banques, plus la blockchain s’étendra - à d’autres secteurs et domaines, plus les institutions de confiance seront dépositaires. En s'engageant à remplir ce rôle, les banques pourront alors aller au-delà des services financiers et atteindre de nouveaux marchés.
Quid de 2022 ?
En 2022, le secteur des services financiers devra relever de nombreux défis : qu'il s'agisse d'intensifier la lutte contre la fraude, d'améliorer l'expérience client ou de trouver sa place dans un monde de plus en plus décentralisé. Mais aussi décourageants que ces défis puissent paraître, ils s'accompagneront incontestablement de nouvelles opportunités. Comme le dit l’adage, « premier arrivé, premier servi ». Alors, êtes-vous prêt à tirer le meilleur parti de ce que 2022 vous réserve ?