L’année 2018 a pourtant bien commencé pour les Fintech tricolores. Avec plus de 200 millions d'euros levés au premier semestre, les startups de la finance sont en bonne voie pour battre le record de l'an dernier, à savoir 318 millions d'euros levés. Cette dynamique est en partie le résultat de la structuration et la densification de l’écosystème ces dernières années. Plus d’une cinquantaine de nouvelles startups sont enregistrées en moyenne chaque année en France, pour un total qui atteint aujourd’hui 400 sur tout le territoire. Pour les accompagner, de nombreuses structures se créent : près d’une dizaine de programmes d’accompagnement dédiés à la FinTech et l’InsurTech ont ainsi été lancés sur l’ensemble du territoire depuis le début de l’année, à l’image du Swave dont la première promotion a été accueillie en janvier dernier.
La Fintech française à la traîne
Pour autant, si on lève les yeux de notre feuille franco-française, nos voisins paraissent bien meilleurs élèves que l’Hexagone. De l’autre côté de la Manche, avec 250 millions de dollars, la néobanque britannique Revolut a par exemple levé, à elle seule, plus que l’ensemble des Fintech tricolores en un semestre. Parfois désignée comme une « forêt de bonzaïs », l’écosystème français ne compte à ce jour aucune licorne, capable de rassembler autant de financement. Parmi les champions de la Fintech mondiale, nos startups tricolores peinent ainsi à se faire leur place. Cette année encore, ce sont des Britanniques – comme Azimo, Revolut et Starling – ou encore des Allemandes - comme N26 et IDNow – qui se taillent la part du lion dans le classement The FinTech50 Europe, publiée par l'organisation FinTechCity. Seules deux Françaises réussissent à y faire une apparition : Ledger, spécialiste des portefeuilles de cryptomonnaies, et PayFit, qui facilite la gestion de la paie et des RH pour les PME. Selon un rapport Deloitte, la place de Paris elle-même, malgré son dynamisme et son rayonnement, n’apparaît qu’à la 14e position mondiale des places Fintech, derrière Londres, New-York, Francfort, Toronto ou encore Sydney.
Un territoire parcouru d’embûches
L’aspect réglementaire n’est pas étranger à un tel retard. Les Fintech pointent régulièrement du doigt un régulateur parfois en retard sur l’encadrement des mutations du secteur. Un effort de pédagogie reste ainsi à faire envers les autorités réglementaires mais aussi envers les clients finaux. En effet, les taux d’adoption des solutions Fintech sur leurs cibles ont parfois des difficultés à décoller. Même si plusieurs enquêtes démontrent un engouement croissant pour la Fintech, plus de 7 Français sur 10 ignorent encore de quoi il s’agit !
De plus, l’écosystème français est évidemment bien loin d’être étanche. Face à une concurrence mondiale de plus en plus forte, les Fintech tricolores font alors face à un problème de souveraineté sur leur propre marché et à l’arrivée de startups étrangères dont la force de frappe est portée par d’importants financements.
S’unir ou mourir
Il ne s’agit pas pour autant d’en rester à ces constats, mais de s’en servir pour construire ensemble – startups, établissements traditionnels, accélérateurs, régulateurs – un écosystème Fintech unifié, solide et innovant, favorable au développement de jeunes pousses sur tout le territoire. L’une des mesures concrètes pour apporter plus de souplesse au cadre réglementaire recouvre la création d’un « bac à sable » à l'anglaise. L’objectif : permettre aux startups d’expérimenter sans contrainte leurs idées et solutions jusqu'à un certain seuil d'activité.
Au-delà des évolutions réglementaires, il est plus qu’urgent de mener une réflexion autour de la nécessité de créer des champions nationaux. Plusieurs pistes peuvent être empruntées, dont notamment celle de faciliter la collaboration entre grands donneurs d’ordre et Fintech. Une conviction qui pourrait se concrétiser via une plateforme construite comme un point de rencontre entre les besoins des établissements financiers traditionnels et des offres proposées par les Fintech, en vue de co-créer un écosystème souverain et unifié. La logique de collaboration doit également se retrouver entre les Fintech, augmentée d’une logique d’agrégation. Car c’est en unissant les forces et les complémentarités des Fintech que nous parviendrons à faire émerger un véritable champion, capable d’être reconnu comme un acteur incontournable de la scène internationale Fintech.
A propos de Finance Innovation
Finance Innovation, créé par l’Etat et sous l’impulsion de la Place financière de Paris en 2007, est un Pôle de compétitivité mondial, d’intérêt général, tiers de confiance pour ses membres et son écosystème. Il est dédié à l’accompagnement et à la croissance des projets innovants pour la compétitivité de l’industrie financière française et la création d’emplois, en France et à l’international.
Fort d’un réseau de plus de 500 membres (Pouvoirs publics, Collectivités territoriales, Grandes entreprises, TPE/PME, Startups, Fintechs, Académiques, etc.), Finance Innovation fédère un écosystème large à travers 6 filières stratégiques : Banque, Assurance, Gestion d’Actifs, Métiers du Chiffre et du Conseil, Immobilier/Smart City, Finance durable et finance verte.
Finance Innovation labellise des projets innovants en vue de les accompagner dans la structuration de partenariats commerciaux et capitalistiques. Plus de 600 projets ont été labellisés à ce jour et ont bénéficié de financements publics et privés de plus de 300 millions d’euros au total.
La Fintech française à la traîne
Pour autant, si on lève les yeux de notre feuille franco-française, nos voisins paraissent bien meilleurs élèves que l’Hexagone. De l’autre côté de la Manche, avec 250 millions de dollars, la néobanque britannique Revolut a par exemple levé, à elle seule, plus que l’ensemble des Fintech tricolores en un semestre. Parfois désignée comme une « forêt de bonzaïs », l’écosystème français ne compte à ce jour aucune licorne, capable de rassembler autant de financement. Parmi les champions de la Fintech mondiale, nos startups tricolores peinent ainsi à se faire leur place. Cette année encore, ce sont des Britanniques – comme Azimo, Revolut et Starling – ou encore des Allemandes - comme N26 et IDNow – qui se taillent la part du lion dans le classement The FinTech50 Europe, publiée par l'organisation FinTechCity. Seules deux Françaises réussissent à y faire une apparition : Ledger, spécialiste des portefeuilles de cryptomonnaies, et PayFit, qui facilite la gestion de la paie et des RH pour les PME. Selon un rapport Deloitte, la place de Paris elle-même, malgré son dynamisme et son rayonnement, n’apparaît qu’à la 14e position mondiale des places Fintech, derrière Londres, New-York, Francfort, Toronto ou encore Sydney.
Un territoire parcouru d’embûches
L’aspect réglementaire n’est pas étranger à un tel retard. Les Fintech pointent régulièrement du doigt un régulateur parfois en retard sur l’encadrement des mutations du secteur. Un effort de pédagogie reste ainsi à faire envers les autorités réglementaires mais aussi envers les clients finaux. En effet, les taux d’adoption des solutions Fintech sur leurs cibles ont parfois des difficultés à décoller. Même si plusieurs enquêtes démontrent un engouement croissant pour la Fintech, plus de 7 Français sur 10 ignorent encore de quoi il s’agit !
De plus, l’écosystème français est évidemment bien loin d’être étanche. Face à une concurrence mondiale de plus en plus forte, les Fintech tricolores font alors face à un problème de souveraineté sur leur propre marché et à l’arrivée de startups étrangères dont la force de frappe est portée par d’importants financements.
S’unir ou mourir
Il ne s’agit pas pour autant d’en rester à ces constats, mais de s’en servir pour construire ensemble – startups, établissements traditionnels, accélérateurs, régulateurs – un écosystème Fintech unifié, solide et innovant, favorable au développement de jeunes pousses sur tout le territoire. L’une des mesures concrètes pour apporter plus de souplesse au cadre réglementaire recouvre la création d’un « bac à sable » à l'anglaise. L’objectif : permettre aux startups d’expérimenter sans contrainte leurs idées et solutions jusqu'à un certain seuil d'activité.
Au-delà des évolutions réglementaires, il est plus qu’urgent de mener une réflexion autour de la nécessité de créer des champions nationaux. Plusieurs pistes peuvent être empruntées, dont notamment celle de faciliter la collaboration entre grands donneurs d’ordre et Fintech. Une conviction qui pourrait se concrétiser via une plateforme construite comme un point de rencontre entre les besoins des établissements financiers traditionnels et des offres proposées par les Fintech, en vue de co-créer un écosystème souverain et unifié. La logique de collaboration doit également se retrouver entre les Fintech, augmentée d’une logique d’agrégation. Car c’est en unissant les forces et les complémentarités des Fintech que nous parviendrons à faire émerger un véritable champion, capable d’être reconnu comme un acteur incontournable de la scène internationale Fintech.
A propos de Finance Innovation
Finance Innovation, créé par l’Etat et sous l’impulsion de la Place financière de Paris en 2007, est un Pôle de compétitivité mondial, d’intérêt général, tiers de confiance pour ses membres et son écosystème. Il est dédié à l’accompagnement et à la croissance des projets innovants pour la compétitivité de l’industrie financière française et la création d’emplois, en France et à l’international.
Fort d’un réseau de plus de 500 membres (Pouvoirs publics, Collectivités territoriales, Grandes entreprises, TPE/PME, Startups, Fintechs, Académiques, etc.), Finance Innovation fédère un écosystème large à travers 6 filières stratégiques : Banque, Assurance, Gestion d’Actifs, Métiers du Chiffre et du Conseil, Immobilier/Smart City, Finance durable et finance verte.
Finance Innovation labellise des projets innovants en vue de les accompagner dans la structuration de partenariats commerciaux et capitalistiques. Plus de 600 projets ont été labellisés à ce jour et ont bénéficié de financements publics et privés de plus de 300 millions d’euros au total.